Marques disparues: L'aventure OSI
En véritable amateur d’automobiles, vous vous trouvez souvent obligé de répondre à des interrogations de ce genre: 

« Hey, toi qui t’y connais en voitures, hier, j’en ai croisé une qui avait un avant d’Alfa Romeo et un arrière de Ferrari, tu as déjà vu? »

Et bien grâce à Auto-Reverse, cher lecteur, vous allez enfin pouvoir répondre à cette question, ben oui, C’EST UNE FORD.

Enfin presque, c‘est en fait une des rares automobiles produites en série par un petit carrossier italien: O.S.I. pour Officine Stampaggi Industriali. Créé en 1960 par Luigi Serge, alors patron de la Carrozzeria Ghia, et Arrigo Olivetti.

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Au départ sous traitant de Ghia, Osi gérera par exemple la production de la Fiat 2300S. Petit à petit, l’entreprise se différencie de Ghia en proposant ses propres études esthétiques  On comptera parmi celles ci une Alfa Romeo 2600 Berline, un coupé sur base Neckar décliné en cabriolet sur base Fiat, le tout produit en petite série, une Innocenti sur base de MG Midget, une ford mustang, etc…

La majeur partie de ces autos à été dessinée par un designer en freelance : Sergio Sartorelli, alors responsable du style… chez Ghia. Petite parenthèse, Sartorelli est l’auteur de bon nombre d’autos au style extrêmement marqué, du coupé VW Karmann en passant par le prototype Ghia Selene de 1959 et la Fiat 2300S Ghia de 1962..

A la fin de l’aventure Ghia, il officiera au centre de style Fiat et réalisera la Fiat 126 et la Ritmo.

L’association O.S.I. / Sartorelli va donner naissance à trois automobiles fabuleuses:

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1966 – OSI 20 MTS

.La voilà, cette voiture à l’avant d’Alfa-Romeo (effectivement, c’est plutôt celui du Spider Fiat Dino). La 20MTS possède un fort caractère et une ligne pour le moins spéciale: on pourrait penser à première vue qu’elle a un moteur central tant l’habitacle est poussé vers l’avant (Selene quand tu nous tiens…). L’arrière effilé évoque irrémédiablement les autos contemporaines: BMW 1600GT, Aston DBS, Ferrari 246GT, etc… Elle est née de la volonté de Ford Allemagne de proposer un modèle phare coiffant la nouvelle gamme « Taunus ».

Présentée en  1966, la 20MTS sera produite pendant deux an, jusqu’à la disparition d’OSI. Propulsée par une V6 de 2000 puis 2293 cm3 et 108 chevaux, elle utilise de nombreuses pièces en provenance des Ford de grande série..

Belle, la 20MTS est en fait une demi réussite: sa ligne de GT digne d’une Ferrari ou d’une Aston Martin fait des promesses que la partie moteur/châssis ne peut tenir. Le V6 rechigne à atteindre les hauts régimes dans un bruit anodin et la voiture prend du roulis en virage. L’OSI est en fait une GT d’autoroute. D’autoroutes d’aujourd’hui, c’est à dire limitées à 130 km/H.


Son grand espace intérieur, son habitacle confortable et sa belle finition font alors fureur. 

1966 – OSI Scarabéo

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Issue du souhait d’Afla Romeo de retourner en compétition  la Scarabéo est une étude réalisée sur une Alfa GTA. Son objectif est de placer le pilote à l’endroit de l’auto ou il aura les meilleurs retours de conduite. Première sur une automobile, le châssis en H intègre les réservoirs. Avec la carrosserie en plastique posée dessus, l’ensemble ne pèse que 700 kgs.

Détail amusant, la voiture est en conduite à droite car à gauche, il y’a l’admission du moteur de la GTA qui fait un bruit insupportable pour le pilote.

Deux coupés et un spider seront présentés à Paris en 1966. Tandis que le châssis  sera réutilisé sur la Typo 33, la collaboration avec OSI n’aura pas de suite.

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1967 – La OSI SilverFox

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Basée sur une Alpine Renault, présentée en 1967, la Silver Fox a été conçue à l’initiative de Piero Tarufi pour battre des records de vitesse. Ce dernier avait déjà réussi une tentative en 1947 avec sa Bisiluro.

La Silver Fox n’aura pas cette chance.

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OSI est déjà empêtré dans de grosses difficultés financières qui abrégeront la vie de l’entreprise, le projet est mort né. L’entreprise sera absorbée par Ghia, elle même rachetée par Ford. D’un carrossier talentueux, il ne restera plus qu’un nom définissant une finition sur la gamme Ford, celle avec du faux bois et du velours malodorant….

Si vous souhaitez perpétuer le mythe d’une marque qui n’a pas vécu dix ans, sachez que la 20MTS est rare mais que sa côte n’en est pas pour autant démesurée. Ainsi, en parfait état, elle s’échange entre 12 000€ pour la 2000 et 14 000€ pour la 2300S.

Pour les Scarabéos, c’est un peu plus compliqué car Alfa a conservé un coupé et le spider tandis que le coupé présenté dans nos pages est la propriété d’un collectionneur Canadien. Enfin, la seule et unique Silver Fox est entre les mains d’un collectionneur privé qui a repris en main son développement et souhaite aboutir vers quelque chose de roulant, histoire de valider les théories de Taruffi!

Nous espérons avoir des nouvelles rapidement.

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13 Réponses

    • Schulik

      Effectivement ! Vous avez entièrement raison….du Spyker 1200S ou de la Neckar Saint Trop, nom sous lequel fût commercialisé aussi cette production d’OSI entre 1964 et 1966 !

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  1. DUPERRON Bernard

    J’ai été l’heureux propriétaire de deux OSI 20 MTS. une couleur ocre comme l’Aston Martin DBS qu’utilisait Tony Curtis dans Amicalement Votre (série télé années 60 / 70 avec Roger Moore) et une verte genre Jaguar XJ6 (vert anglais). L’ocre était de 1968 avec l’intérieur cuir crème, et la verte était de fin 1967 et avait l’intérieur cuir noir. La première m’a fait vivre des anecdotes exceptionnelles quand je vivais à Marseille où je n’en connaissais qu’une seule autre dans la ville, une bleue nuit. Cette OSI si rare était en fait souvent confondue avec une Ferrari (365GT) ou justement l’Aston Martin. Tout dépendait si elle était vue de l’avant ou de l’arrière ou encore de profil. Je la garais souvent en double file sur le Vieux Port ou sur la Corniche du côté de David, et comme je gênais les autres pour quitter leurs stationnements, ils venaient chercher le propriétaire de la Ferrari…. J’avais seulement 19 ans, ceux qui me voyaient répondre à l’appel qui avait fait relever toutes les têtes des clients étaient généralement très étonnés et chuchotaient sur qui je devait être. Un grand voyou ou un fils de riche? On était à Marseille quand même. Sur la côte d’azur les sorties en boîtes ne demandaient jamais à réfléchir où aller au cas où la porte ne s’ouvrirait pas. Je m’arrêtais devant la porte pour faire descendre mes copains et copines et signalais au portier que je revenais après avoir garé la voiture. Jamais un refus, même vers Cannes ou Monaco. Après ces premières expériences pour forcer les portes, elles m’étaient quasiment toutes ouvertes. Quant à la voiture c’est une vraie 4 places voire 5 (comme la Lamborghini Espada Série 3 que j’ai eue plus tard qui est une vraie 4 places), où les passagers arrières sont éclairés par la lunette AR qui surplombe la banquette. Elle est « décédée » suite à un coup de gel que je n’avais pas prévu à Paris. J’ai acheté la deuxième, trouvée à Puteaux, chez un petit garagiste spécialiste des américaines qui ne savait que faire de cette reprise. Je ne l’ai payée que 2500 francs en juillet 1977 et j’ai refait une belle OSI avec ces deux voitures, mais par manque de place je ne pouvais pas garder les deux. C’est le jour de la cérémonie à l’Eglise d’Auteuil pour la mort de Claude François, que j’ai pris la décision de me séparer de la première dans une casse. J’habitais à 250 m de l’église et il a fallu que dans la nuit qui a précédé je trouve à garer les deux voitures bien plus loin qu’au bas de mon immeuble Place de Barcelone, pour cause d’affluence de fans prévue par la Préfecture qui nettoyait tout le quartier avec ses véhicules de fourrière. La verte était en état de se déplacer, l’ocre bien moins et j’étais seul à la pousser….La verte a fini sa vie sur le pont de Puteaux, à cause d’un policier qui faisait la circulation et m’a engueuler parce que je ne passais pas assez vite le carrefour des quais de Seine. J’avais le soleil dans les yeux mais j’ai un peu accélèré et les autres étaient à l’arrêt total de l’autre côté du carrefour. Pas eu le temps de freiner, ce sont les deux voitures devant moi qui m’ont arrêté. Les dégats n’étaient pas bien important pour moi, comparés aux 2 autres qui n’ont pas pu repartir sans remorqueuse; mais ma situation financière à ce moment ne me permettait pas de la réparer. Les vrais carrossiers sont cher surtout quant ils doivent travailler de l’aluminium à reformer (toute la caisse était en alu). Je l’ai donnée à un démolisseur qui m’a promis qu’elle n’irait pas à la casse puisqu’il voulait la refaire pour lui. Je n’ai jamais vérifié! J’ai oublié de dire que je faisais souvent des allers/retours Marseille – Paris, pour venir au salon de l’auto et de la moto par exemple et je faisais le trajet par l’autoroute A6 en 5h15, compris les arrêts essence, pipi/café et péages. Je partais de Marseille le mardi soir (c’est un exemple) très tard, et je revenais à Marseille la jeudi matin très tôt, étant parti de Paris Porte d’Italie vers minuit ou une heure du matin, pour pouvoir bosser la suite de la journée. Le confort de la voiture faisait que je n’étais pas totalement incapable de bouger dans les heures qui suivaient ce périple. J’avais un magasin de motos à Marseille en ma qualité de plus jeune commerçant d’Europe. Nous n’étions majeurs qu’à 21 ans en 1973, année de mes 18 ans où j’ai été émancipé pour faire ce commerce et m’installer sans argent, sans subvention ni crédit. Tout était encore possible, comme de rouler en super voiture très vite. Les radars étaient peu nombreux même si j’en ai grillé quelques uns. Un bon arrangement avec certaines connaissances faisait oublier le radar… J’ai revu quelques OSI depuis et les propriétaires ont généralement compris qu’elles doivent être préservées en bon état, car pas une ne semblait accuser son âge. Dommage qu’il en reste peu, je voudrai bien en racheter une, comme j’aimerai retrouver une R8 Gordini 1296 préparée maxi groupe 2 qui était ma première voiture pendant quelques mois avant que je ne tombe amoureux de cette OSI qui était exposée à la Foire de Marseille où j’étais aussi exposant au hall de la moto. L’échange a été fait en 24 heures, alors que juste avant de la voir j’hésitais sur une Matra Bagherra Courrèges. J’ai fait le bon choix.

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  2. Jean-Paul Sermon

    Article très intéressant, qui a agrandi ma culture automobile; je pars à la recherche d’une 20MTS 😉

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    • Hugo
      Hugo

      Bonjour Jean-Paul!

      Merci beaucoup! La 20MTS est vraiment une auto plaisante. Mais si j’ai déjà pu croiser la Silver Fox, je n’ai encore jamais vu de 20MTS à vendre!

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