Marques disparues: Monteverdi - Auto Reverse

Monteverdi, c’est un nom qui sonne bien, un peu latin, c’est un nom qui rappelle le berceau d’une partie de la culture automobile, on imagine une concurrente de Lamborghini ou de Ferrari, et on n’aurait pas tort, du moins… dans l’intention de son créateur… Seulement Monteverdi est, avec Sbarro et Rinspeed, un des seuls constructeurs Suisse.

Le père de Peter Monteverdi possédait un petit atelier de réparation de poids lourds. Dès l‘enfance Peter Monteverdi est un passionné d’automobiles. A la fin de sa scolarité il fait un stage dans une fabrique de tracteurs Vevey, suivi d‘un apprentissage de mécanicien pendant quatre ans chez le constructeur de camions Saurer à Arbon.

A 17 ans, Peter construit sa première automobile avec une Fiat accidentée qu‘il transforme en voiture de sport, le chassis et la carrosserie sont faits par lui-même. Ainsi apparaît la Monteverdi Special.
En 1956, il reprend, après le décès de son père, l‘atelier de réparations à Binningen. Sa renommée de spécialiste des voitures de sport se propage rapidement et l‘atelier prend un essor surprenant.

Ceci amène Ferrari à lui proposer la distribution de ses automobiles, auxquelles s’ajouteront bientôt les marques Lancia et BMW.
En 1956, Monteverdi commence à concevoir et à fabriquer des voitures de course: tout d‘abord des Formules-Junior qui rencontreront un succès important et seront exportées dans plusieurs pays. Précurseur, en 1961, Peter Monteverdi lance la première Formule-1 Suisse avec laquelle le constructeur obtient divers succès internationaux. La série d‘automobiles MBM (Monteverdi Binningen Motors), que Peter pilotera lui-même jusqu’a son grave accident en 1962.

 

 

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Il décide alors de dissoudre la marque. En 1966 un modèle de haut de gamme, pour  la route est mis à l‘étude et en 1967, à Francfort, la nouvelle « Monteverdi High Speed » est présentée. Sa carrosserie due à Frua, croisement entre une Aston Martin Vantage et une Jensen Interceptor, la High speed s’affirme comme concurrente directe de ces dernières, avec un Chrisler 7litres V8 de 375ch. Grâce à sa mécanique roturière, la High Speed tenait sa promesse, c’était une des voitures les plus rapides de l’époque, avec un 245 km/H en pointe et un 0-100 sous les 6 secondes. 25 exemplaires environ seront produits. En 1970 apparaît la « Haï » (requin, encore) plus « connue » sous le nom de 475SS. C’est l’auto la plus marquante de la marque. Elle s’affirme dans la lignée des De Tomaso Mangusta, Lamborghini Miura et consoeurs.  Longue de 4,35M et large de 1,79M, l’auto mesure à peine 1,02M de haut! Les historiens ne sont pas forcément d’accord son devenir, Monteverdi annonce en avoir produit une dizaine, la rumeur dénonce qu’a peine un modèle aurait existé, repeint plusieurs fois pour faire illusion! Son design, par Fissore, enfantera de l’Alpine A310. Détail incongru, le moteur prend place dans l’habitacle, sous une cloche, qui le rend omniprésent à à peu près toutes les vitesses… A la conduite, l’auto est lourde, et cette lourdeur se ressent en permanence. De plus, les suspensions manquent de mise au point, ce qui donne une tenue de route aléatoire.

Nous sommes aux environs de la crise pétrolière, la première, et toute l’automobile à ce moment se remet en question. Peter et ses autos motorisées à la fonte américaine est dans cette même mouvance. Pour sauver sa marque, il cédera à l’appel du rebadging en reprenant une Plymouth Volare, nommée Monteverdi Sierra (brrr… ce nom me donne des frissons dans le dos…). Suivront deux 4X4 luxueux pour draguer les pays du soleil levant, basés sur les International Scouts, une berline, plutôt ramassée mais aux proportions bizarres, et en à peine une centaine de véhicules, l’histoire Monteverdi sera pliée: en 1982 la production d‘automobile est arrêtée. Gloutonnes, la piètre qualité de finition n’a pu les sauver. La marque Monteverdi existe encore aujourd’hui, mais agit en consultant, soit dans son secteur d’origine, l’automobile, soit dans des secteurs ou la mécanique reste impliquée, comme l’horlogerie ou les bateaux.

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