La première fois, c'était avec une voiture anglaise

Je m’en rappelle comme si c’était hier, elle était plutôt petite, avec un fessier arrondi. Nous avons écouté « The Verve » sur un vieux lecteur de cassettes. C’est comme si on s’était toujours connu, tout paraissait simple, instinctif. Bien sur, notre histoire n’a pas durée très longtemps, la jeunesse s’accompagne de son lot d’irresponsabilités. Mais elle m’est toujours restée fidèle. Avec le temps, les dérapages se sont accumulés, j’ai finis par me dire qu’elle vieillirait mal. Je l’ai laissée tomber sur un concours de circonstances. Puis est venue une autre anglaise, un peu plus âgée. Puis j’ai fréquenté quelques allemandes, plus jeunes, mais avec un certain embonpoint, et pour tout dire, elles n’étaient pas très jolies. voiture anglaise

Un ami qui possède un mouroir à automobiles bucolique dans le sud-est m’avait prévenu : « un jour ça te passera, tu feras comme moi : « j’en choisi une un  peu découverte pour trainer l’été, et arrivé en septembre, je la balance »

Chassez le naturel, il revient au galop. Je subis une vieille anglaise depuis maintenant 6 ans. Je l’ai trouvée sur internet et suis allé la récupérer en terre d’Albion, chez elle. On a vraiment passé du bon temps ensemble. Elle n’est pas forcément belle mais a beaucoup de charme, elle vieillit mal, elle a donc besoin d’un budget « cosmétique » qui effraierait n’importe quel béotien.

Mais voilà, je retrouve le bonheur vécu auprès de mes premières conquêtes : tout paraît intuitif, j’ai l’impression qu’elle a été faite pour moi. Même très fatiguée, même lorsqu’elle ne se sent pas bien, elle est toujours partante et me suivrait jusqu’au bout du monde. Combien de temps j’ai passé avec elle, par manque de confiance, à la scruter, à l’observer, à me questionner, « j’espère qu’elle n’a pas trop chaud », « J’espère qu’elle n’est pas trop fatiguée », de peur qu’elle ne me lâche. Elle ne m’a jamais lâché.

C’est ça qui me plait chez elles, les anglaises sont de bonne compagnies, capables, par leur personnalité, d’enchanter chaque instant passé avec elles. Bien sûr, je suis un râleur, je vais m’en plaindre, mais au fond, je n’en ai jamais assez.

Monter du bon coté dans cette MG B GT, entendre la pompe à essence cliqueter, puis, lancer le démarreur, ressentir ce bruit un peu désordonné, typique de toutes les anglaises, ce staccato régulier qui rythme notre progression, ce bien être ressentis quand on attaque une nationale sans savoir ou elle nous portera, se disant que demain, nous serons peut être à l’heure à notre rendez-vous, mais qu’a tout moment, elle pourra prendre un chemin de traverse et inlassable, rouler jusqu’au bout du monde…

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