Syd Matters privilégie l'atmosphère sur AUTO-REVERSE

Un peu d’évasion dans un monde où tout va trop vite. Vous l’aurez maintenant compris, c’est le Graal recherché par l’équipe d’AR. Magiques, ces petits chefs-d’oeuvres composés par Jonathan Morali, leader du groupe SYD MATTERS, redonnent du baume au coeur.

Pour ceux qui ne le sauraient pas, le groupe a été formé au fil du temps par un seul homme, Jonathan Morali. Admirateur du Pink Floyd, le fondateur a choisi ce nom en référence à Syd Barrett (Nombreux sont ceux qui disent que la traduction est Syd compte, Syd est important… J’aime à penser, connaissant l’histoire de l’ex-Floyd, que cela pourrait aussi être traduit par « Les questions de Syd » au sens de ses tracas).

Le timbre folk et acoustique est naturellement présent, mais le synthé force des virées souvent plus pop que folk (sur album). Vainqueur du concours CQFD organisé par les Inrocks, SYD MATTERS se devait d’assurer son nouveau statut de jeune espoir français en sortant son premier album.

 

A WHISPER AND A SIGH (2003).

 

 

Qu’il était osé en 2003 de proposer à l’industrie musicale (française) un son folk chanté en anglais influencé par, entre autres, Nick DRAKE.

 

 

Un chuchotement et un soupir… la direction est claire. Pour l’écriture de cet opus, Jonathan Morali était seul et s’est entouré par la suite de ses compères afin de pouvoir présenter cette création sur scène.

L’album commence par une ambiance presque monotonale au clavier avant le fade-in d’une guitare acoustique toute simple et une voix gavée (au sens mélioratif) de reverb… tout cela dans une retenue presque timide. Le début de l’album s’inscrit dans un univers très personnel que l’on sent bien appuyé sur ses pères. Ces morceaux sont assez séduisant, puis, arrive le 7éme titre de l’album (Dead machine), l’OMNI (Objet Musical Non Identifié) qui amène dans ses bagages une rupture avec la suite. Tiens, ça me rappelle le FITTER HAPPIER d’un certain groupe d’anglais. Morpheus est une jolie ballade acoustique précédent, ce qui est, pour moi le meilleur titre ici, Have a Nice Day.

Débutant par un arpège panoramisé avec tact (en écoute au casque), ce titre répété deux fois avant de nous envelopper d’un son moelleux comme l’oreiller en plume que l’on trouvait chez nos mamies. Délicat, sensible, intelligent, émouvant, cette chanson fait la preuve de toute l’authenticité de l’Artiste qui se voudra être sans concession. Le vibrant Tired Young Man clôture l’album comme il se doit, il rappelle une bonne partie de l’influence de la composition de l’oeuvre pour nous laisser quelques instants en apesanteur.

Je ne vous révèlerais pas la nature de la ghost-song qui s’offre après 12 petites secondes d’attente, si elle est à cette place, c’est un choix plus que respecté de mon point de vue.

 

SOMEDAY WE WILL FORESEE OBSTACLES (2005)

 

 

 

La voix est toujours aussi belle et la musique plus aérienne que jamais. SYD MATTERS raconte ici l’adolescence dans tout ce qu’elle peut avoir de touchant, de sensible, parfois d’ingrat et de douloureux. On retrouve, avec cet album, un songwriting soigné qui a vraiment gagné en maturité et en profondeur émotionnelle.

 

 

 

C’est un des albums piliers de ma discothèque dont je vous parle. J’ai l’impression de connaître chaque titre depuis ma naissance tellement ont ils tourné dans mon monde.

 

City Talk semble ouvrir un album introspectif et mélancolique du seul Jonathan Morali avec les attributs que l’on aura pu reconnaître à l’opus précédent. Alors, impassible devant tant de talent, la chanson se déroule jusqu’à l’obstacle… ou plutôt LES obstacles.

Obstacles est écrit avec la simplicité la plus pure que vous puissiez imaginer en matière d’art. 3 accords et des arrangements vocaux et instrumentaux bouleversant. Ostacles est, de très loin, le morceau que je préfère de l’album mais aussi de la dicographie du groupe. Voilà une chanson dont j’aurais voulu être l’auteur, elle m’apporte tellement de plaisir à chaque écoute et à chaque fois que je la joue! Le texte est mis en forme par des images autour du temps qui passe et des choses qui changent. Cette idée de progression est traduite par la musique : un arpège… une voix… une nappe de clavier… un cuivre… une reverb suave… et tout se mélange étape par étape pour arriver à la retombée qui pourrait être celle de la plénitude (ou de la fin…).

Un jour, nous prévoirons les obstacles… mais pas dans la narration de cette oeuvre. Ici, Jonathan Morali nous rappelle  le temps de cette fausse innocence, qui dérive entre allégresse, pureté sur I Care (soutenue par des sirènes et un Bontempi qui n’est pas sans rappeler le son des carroussels de notre enfance) et tentation de l’interdit avec Watcher . Il n’en oublie pas pour autant de teinter l’ensemble d’une touche d’humour. Ainsi dans To All of You, il est abordé le sujet des filles d’Hollywood que tout les ados fantasment et subliment (seuls dans leur chambre).

Vous me direz que je fais une « fixette » mais le chant sur Someday Sometimes n’est pas sans me rappeler celui d’un certain Thom Yorke. Cette composition est une réussite sans bornes; entre mélodie envoutante et joyeux entrain,  l’insouscience est volontairement libérée par la répétition de « Doesn’t matter, if you… » et de ses choeurs chauds mais non grandiloquants. Il semble impossible de ne pas s’attarder sur le clin d’oeil à la nouvelle de Marcel Aymé, Passe Muraille qui jusqu’à la moitié se présente comme une expérimentation à volonté oppressante et qui se libère au bout d’1 minute 20 en une agréable chanson mélant arpèges, vibraphone, voix à l’unisson et contre-chant, et violoncelle. Au travers de Lost Bird, l’incertitude fait son apparition puisque les 4 premières secondes sonneraient presque comme un morceau dansant mais en réalité, cette chanson pleine d’appaisement musical relate d’un état où le narrateur semble se chercher comme s’il était à un cap de sa vie où il aurait fait plein de choses en se sentant moins capable d’en faire d’avantage. Cette idée de nostalgie avec un soupçon de mélancolie est appuyé par Flow Backwards qui mélange les voix à merveille d’un côté et de l’autre une guitare classique qui arpège sur une flûte traversière glissante comme un filet d’eau au fond d’un ruisseau au Printemps.

English way laisse entrevoir la puissance que peut, aussi, dégagé le groupe sur scène en  confrontant des notes de piano et un tremolo à la guitare électrique (façon Post-Rock) puis une rythmique riche et des harmonies vocales parfaites. (Ghost end)

L’artiste s’excuse peu de temps avant la fin de l’album au travers de Middle Class Men. Il semble avoir cru pouvoir vivre en harmonie avec le reste du Monde… mais en vain. Il ne semble même pas capable d’entamer le combat d’une vie pour exister et montrer ses alternatives. Le sujet, ainsi définit, est artistiquement bien mis en oeuvre dans cette chanson qui aurait pû être sur le premier album du fait de sa composition. Une long partie n’exposant qu’une guitare acoustique, un clavier et la voix précède un dernier tiers très envolant et envoûtant.

Ce disque est intemporel et parfait.  Il faut l’écouter d’un bout à l’autre, déguster l’oeuvre d’un seul morceau. Même si les chansons sont toutes admirables, il est difficile de rentrer dans un album de Syd Matters si on l’écoute par petites tranches. Ce n’est que mon avis, mais, je trouve qu’à la longue, rien ne se ressemble.

 

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