La barbe : Masculinité au petit poil

Le grand retour de la barbe!

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Non, nous ne parlerons pas de François CORBIER! La barbe, qu’elle soit généreuse ou naissante et apprivoisée, est la tendance n°1 de cet hiver, en tout cas dans le « main look » et je pense cela même si je me suis rasé hier.

La barbe de trois jours hante les pubs, des parfums aux… réclames pour doubles-vitrages, c’est dire !

On la retrouve au fil des magazines, ombrant les joues des acteurs, des chanteurs, des mannequins, des sportifs… Mais elle fait aussi, tant la diffusion des modèles est rapide, une impressionnante incursion chez les vrais hommes de nos vies, jeunes ou moins jeunes.

D’ailleurs, si on s’intéresse à l’équipe d’AR, la barbe est d’une manière générale, majoritaire. La Barbe se porte bien et on a vu fleurir des barbes un peu partout.

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Ce choix, d’afficher une pilosité faciale, comme on dit dans les écoles de coiffures, est peut-être le seul point commun entre Nicolas Sarkozy et un hipster.

david-schwimmer-rost-ves Il paraît même que la moustache serait de retour et pas qu’au mois de novembre avec le MOVEMBER.

Cette fondation invite les hommes du monde entier à se laisser pousser la moustache pour sensibiliser l’opinion publique aux maladies masculines et recueillir des dons.

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Ainsi, demandons-nous : Pourquoi tant de barbes?

Il y a barbe et barbe… En effet, il y en a certaines qui font, aussi, un peu peur. Ben oui, les « barbus », c’est aussi une façon de désigner les intégristes musulmans dont la barbe n’est pas vraiment une question de mode mais plutôt une prescription religieuse. C’est un peu l’autre bout extrême du phénomène et apparemment, il n’y a pas grand chose de commun entre le « barbu » intégriste et le « barbu » hipster de centre-ville. C’est difficile, vraisemblablement de faire plus opposé et pourtant c’est peut-être la barbe qui peut les réunir. En effet, une barbe, travaillée ou non, est toujours l’expression la plus élémentaire de la virilité. C’est le signe le plus visible de distinction entre les hommes et les femmes et c’est donc le premier instrument de lutte contre la confusion des genres sauf que, bien évidemment  le religieux et le hipster ne mette pas la même chose derrière cette différence.

thom-yorke-atomsTout cela est intéressant quand on met ça en parallèle au fait que, de leur côté, les filles s’épilent. Je dirais même « rageusement ». (Non je ne mettrais pas de photos).

Le poil, les repousses… sont à bannir de toute surface de peau un tant soit peu féminine.

La féminité s’exprime dans une équation où les cheveux l’emportent sur le reste des poils tandis que la virilité s’exprime dans un rapport inverse. Ce sont les poils qui l’emporte sur les cheveux. Si la répartition des poils et la possibilité d’avoir une barbe sont bien des données physiologiques, donc naturelles (autrement appelés caractères sexuels secondaires), le choix de porter une barbe ou, au contraire, de s’épiler relève du genre et donc de la culture.

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Ainsi, dans le dictionnaire philosophique de Voltaire, celui-ci dit : Je ne suis pas obligé d’être barbu pour montrer que je suis un homme virile et puissant mais plutôt, si je suis un homme, j’ai le choix d’exprimer ma virilité en portant une barbe ou non. La barbe, c’est donc l’expression d’un choix, d’une mode ou d’un statut social et non pas d’une nécessité naturelle. Dès lors, disons-le ; ce n’est pas la barbe qui fait l’homme…. au contraire, c’est l’homme qui fait la barbe. Comme disait Plutarque, historien et penseur majeur de la Rome antique, « La barbe ne fait pas le philosophe », à une époque où beaucoup d’entre eux la portait.

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Cette phrase est la version antique de notre expression :

« L’habit ne fait pas le moine ».

Donc, au delà du proverbe, ceci est une invitation à ne pas se prendre au jeu des apparences, ne pas confondre un fait et une condition nécessaire, ne pas confondre la nature et la culture, c’est une invitation, donc, à dépasser les préjugés et les évidences.

Pour conclure, je dirais : Arborez fièrement ce tapis, dense ou non (à votre guise), dès lors qu’il existe une raison même infime de justifier ce choix. Que ce soit une question de mode, de confort, d’habitude, de personnalité… le principal est dans l’assurance de vous reconnaître!

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