MG: L'Histoire MG en 9 exemplaires

Naissance d’un mythe

 

MG classic flyer

Malencontreusement perdus en MG dans les embouteillages filmographiques Cannois, il vous arrive souvent de voir votre auto assimilée à une Motors General ou à une Triumph, tous les passionnés d’anciennes connaissent la marque Morris Garages. En hommage à ses 90 bougies nous revenons sur 9 modèles qui ont fait son histoire: MG

Tout commence au début des années 20. La marque Morris en pleine ascension recrute le jeune Cécil Kimber à la tête des ventes de leur concession d’Oxfrod: les Morris Garages.

La passion de Cecil Kimber, ce sont les courses de trial. Le concept est simple: vous venez avec votre petite auto, vous roulez alors comme un damné sur des chemins défoncés non carrossés pendant que votre passager s’accroche comme un sac de linge sale sur l’essieu moteur. Enfin, vous rentrez chez vous tant bien que mal. Ce type d’épreuves récompense la légèreté et la robustesse des machines plutôt que leur vitesse de pointe.

Pour joindre l’utile à l’agréable, Cecil Kimber va convaincre le président de Morris, William Morris, de se lancer dans la production de petites autos sportives afin d’assouvir sa passion et de répondre à une demande qu’il sait frémissante. Les credo est simple:

Produire des autos 10% meilleures et vendre 50% plus cher, voici le début de l’histoire MG…

Entre 1922 et 1923, Kimber va dessiner des dizaines d’autos allégées sur base Morris Cowle et carrossées par Carbodies Limited of Coventry. Elles portent la marque Morris Sport tandis que leurs flancs commencent à arborer un emblème octogonal méconnu… La légende raconte que cette forme d’octogone provient de la table de la salle à manger de Cécil Kimber…

.

Old Number One – 1924

En 1924, Kimber est nommé directeur général de Morris Garages et lance l’étude d’une auto plus aboutie pour sortir de la simple préparation. Elle portera l’appellation posthume de MG Old Number One.

Toujours sur la base d’une Morris Cowley dont elle reprend le capot et la calandre, la « Number One » voit l’arrière de son châssis modifié pour allouer plus de débattement aux lames de suspension. La carrosserie est comme d’habitude simplifiée au maximum. Le moteur reste le bloc d’origine Hotchkiss à soupapes en tête de 1588 cc3 équipé d’un carburateur SU. Il produit désormais plus de 25 chevaux, relié à la boite Morris à trois rapports, Old Number One peut dépasser les 80 Mph (123 km/H) ce qui est énorme pour une cylindrée de cette époque.

Au Lands End Trial de 1925, Kimber va remporter la médaille d’or de sa catégorie. Il revend ensuite son auto 300£ (elle n’en avait coûté que 275) et Old Number One va petit à petit tomber dans l’oubli jusqu’à servir de remorque à fumier. C’est ainsi qu’elle sera retrouvée en 1932, rachetée pour 15£ pour être restaurée chez MG.

Aujourd’hui cette auto unique est estimée à plus de 350 000€.

;

MG Type M – 1928

La demande pour des petites autos sportives est grandissante. MG a du se structurer: en 1927 une nouvelle usine est implantée sur Edmund Road, à Oxford. La marque produit alors la 14/40, enfant spirituel de Old Number One. En 1928, Morris lance la Minor, petite auto populaire concurrente de l‘Austin Seven. Cette dernière, en place depuis déjà 6 ans est passée entre les mains de bon nombre d’amateurs qui l’ont modifiée au profit de la compétition. Kimber est convaincu du potentiel offert par le moteur de la Minor et développe une petite MG, la Type M pour Midget. Avec la 18/80 présentée la même année, ce seront les premières MG arborant la calandre droite qui ornera ensuite tous les modèles de la marque.

Pour faire sa Midget, MG crée  une carrosserie allégée en tissu sur armature bois qui vient se poser sur un châssis de Morris Minor surbaissé. Ainsi, l’essentiel des composants de la Minor sont conservés afin de réduire les coûts de production: 4 cylindres en ligne refroidi par eau de 800 cc3, arbre à cames en tête, carburateur S.U., boite trois rapports non synchronisés, ressorts semi-elliptiques, amortisseurs à friction Hartford et pneus de la marque goodyear présentée ici. Même l’archaïque système de freinage Morris est conservé avec un unique frein à levier pris sur l’arbre de transmission.

Avec 20 chevaux, la Midget monte à 100 km/h, ce qui n’est pas rien pour une auto dont la largeur des voies dépasse à peine le mètre et dont le seul frein semble aussi efficient qu’un stagiaire de 3ème dans un cabinet d’avocats.

 

Avec un prix de vente bien placé, la Midget connaît un franc succès: à partir de 1930 la production doit être déplacée dans des locaux plus importants dans la ville d’Abingdon. Les carrosseries sont désormais produites par Carbodies Ltd. en roadster ou en coupé. 251, le nouveau numéro de téléphone du siège social de la marque sera alors le préfixe de toutes les MG à venir. Cette époque verra aussi naître le slogan de MG. Il sera matérialisé sur unique version van de la midget nommée « High Speed Service Van », totalement sublime et capable d’atteindre les 105 km/H:

« Safety Fast »

Mécaniquement, la Midget poursuit son développent: l’arbre à cames du 4 cylindres est optimisé pour en sortir 27 chevaux, les freins s’actionnent par une pédale et les portes s’ouvrent désormais dans le sens conventionnel. En option, MG proposera même une boite à quatre rapports.

En 1932, dernière année de production, les Midgets pourront même être équipées de compresseurs, solutions mécaniques testées sur des prototypes de Midgets depuis 1930. L’exemplaire le plus marquant sera EX 120, voiture de records de la marque.

Au Total, entre 1928 et 1932, MG produira 3235 Midgets, un chiffre relativement élevé pour un si petit producteur! Aujourd’hui une Midget se trouve à moins de 40 000€ pour les modèles classiques (coupé ou roadster). En fonction du pedigree et des options  cette côte peut toutefois grimper jusqu’à 110 000€

;

MG Magnette K1 – 1932

A ce moment du récit, alors que nous n’en sommes qu’aux prémices de l’histoire de la marque, il est important de faire un point sur les appellations et la gamme MG: Les premiers modèles de série, dès 1926 étaient des roadster de taille moyenne de la série 14 (14/40 et 14/48). Afin de s’étaler sur le marché, MG propose dès 1928 deux séries supplémentaires: une, vers le haut de gamme nommée 18 (18/80 et 18/100) mue par un six cylindres et accueillant 4 passagers, et une série vers l’entrée de gamme, la Type M.

Ces gammes vont connaître de nombreuses variations, mais la structure va rester la même. Ainsi, 1931 verra naître les MG Type C et type D, répliques de EX120, versions haute performances de la Midget. Puis, Apparaît la Type F. Nommée Magna, elle vient remplacer la série 14 au milieu de la gamme. Elle recevra le 6 cylindres 1200 cc3 de la 18, mais dans une caisse plus petite dérivée de la Midget.

En 1932, en suivant l’alphabet, naissent la remplaçante de la Type M, la Type J, et la Type F nommée Magnette, pour « petite Magna ». Elle vient se positionner sous la Magna au milieu de la gamme et reçoit un 6 cylindres 1000 cc3. Pour finir de simplifier le tout, la Magnette sera disponible en trois versions différentes (K1, K2, K3), deux empattement, cinq carrosseries, quatre moteurs et trois boites de vitesses.

Maintenant que vous êtes définitivement endormi, il est temps de vous réveiller avec quelques photos: Voici la Magnette K3 de 1932

C’est la Wolseley Hornet qui a prêté ses dessous aux Magna Type F et Magnette type K. Au départ, Kimber souhaitait implanter sa mécanique, un six cylindres à arbres à cames en tête de 1200cc3 et 1000cc3 directement dans le châssis d’une Midget. Il sera finalement rallongé, mais en conservera tous les attributs: essieux rigides, ressorts semi-elliptiques et poids plume.

La K3 que nous vous présentons est une version compressée de la K2, elle-même version à empattement court de la K1. Avec l’aide du compresseur, la puissance du 6 cylindres bondit de 35 à 125 chevaux! Ils sont transmis aux roues arrières par une boite NG à rapports préselectifs.  Bonne nouvelle: l’auto freine avec des tambours en aluminium sur les quatre roues et la direction est entièrement modifiée par un compliqué système de renvoi et de rotules, Cecil Kimber a ainsi réussi à minimiser les à-coups de la chaussée, rendant la conduite beaucoup plus stable et plus « confortable » quand la Magnette pointe à plus de 170 km/h.

Avec sa ligne est basse, racée, bien assise sur ses roues de 19″, dans la veine de ses grandes sœurs Aston Martin, SS et autres, la Magnette connaîtra de nombreux succès en compétition. Ils apporteront beaucoup à la marque en recherche et développement mais ils ne sauront se traduire en réussite commerciale: La Type K n’est pas encensée par le public qui lui préfère largement la Midget, plus fun et plus agile.

Seulement une petite centaine de Type K sortiront des usines d’Abingdon dont 33 K3. Aujourd’hui, ces autos se vendent entre 35 000€ pour une K1 Roadster et 110 000 pour une belle K3 comme celle présentée.

.

.

Dans la prochaine partie de l’histoire de MG, nous vous présenterons quelques hors série d’avant guerre ainsi que les modèles ayant conduit à la MGA…

.

Sources

MG Owners Club / Pré War Minor Network

Une réponse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.